J’adore les événements.
Dieu sait qu’il y en a des tonnes et des tonnes de copies. Baconfest, sau6fest, Oktoberfest, Festibière… J’attends le prochain: le JeM’enFest.
J’ai pas l’habitude de pogner les nerfs, surtout pas devant une offre de poutine renouvelée à chaque année. En même temps oui. Je suis déchiré. Ça me déchire de vouloir m’empiffrer de poutine au moins une fois par jour pendant sept jours. Il me semble que ça pourrait être un beau challenge, après le Ice Bucket Challenge, après le Supersize Me Challenge, le Jmepèteleschnolles Challenge, après le challenge d’aller au gym trois fois par semaine, ou après le challenge de finir mon ménage de bureau une fois pour toute. Je digresse… restons dans la graisse à patate frite.
C’est le fun le Poutine Week. Ça fait parler de poutine. On parle déjà de Poutine avec Trump, ça fait que j’en ai déjà assez.
Là on a une opportunité d’une semaine dans toute l’année de goûter à des poutines extraordinaires, originales, avec la touche locale du chef qui se fend en quatre pour trouver une combinaison rocambolesque d’ingrédients qui vont finir comme garniture d’un plat de frites cuites dans le gras de canard, avec du fromage bleu pis des ptits oignons marinés dans de l’urine de lièvre en chaleur.
Oui mes amis, c’est vraiment top! Fake là on va s’en parler au bureau de nos expériences gustatives avec notre super poutine de la semaine avec je sais pu trop quoi qui goûtait bizarre mais vraiment bon en même temps, parce qu’une poutine, on peut pas ne pas aimer ça, voyons donc!
D’un autre côté, je me dis qu’avec une poutine à 10$ je devrais en avoir assez pour nourrir la famille entière. Ben non… C’est quasiment juste assez comme une entrée des fois.
Pis le restaurateur qui se fend la patate pour entrer dans la parade, pour préparer l’Ultime Poutine qui ravira les votes des consommateurs satisfaits de participer à un vote qui veut rien dire finalement, il paye pour s’annoncer sur le site du Poutine Week. Grand bien lui fasse, on aime ça partager des photos de bouffe! Ça lui fera de la promotion. Je le sais, je travaillais pour Yelp y’a pas si longtemps.
C’est beau explorer le monde de la poutine, c’est comme trendy… un peu comme Planète Poutine qui a battu en retraite après le succès sauce brune à saveur Oeil du Dragon.
Enfin, le monde entier découvre notre plat national! Comme si on n’avait rien d’autre dans notre cuisine.
Quel honneur! Je suis fier qu’on médiatise autant ce mets aussi délicieux.
Pour ma part, je vais finir à la Poutinerie, rue Marie-de-L’Incarnation.
Tu vas me susurrer à l’oreille: « T’es donc ben pas original, Yannick! »
T’as raison. Je suis économe et créatif. Je vais arriver au comptoir d’un établissement qui ressemble plus à une cantine qu’un resto chic, mais où je vais voir du vrai monde. Du monde en salopettes ou du monde en veston cravate. En même temps, peut-être à la même table parce qu’il n’y a pas assez de place. Ça peut être bondé, vous savez! Mais le culte de la poutine est plus fort, ça rapproche, ça incite à fraterniser.
Je vais me planter devant le menu, composé uniquement de poutines, mais avec un choix incroyables de garnitures. Chef, c’est pas que je te fais pas confiance, mais je sais ce que j’aime me mettre dans la yeule. Je sais, ça va peut-être me prendre du temps pour choisir, mais comme mon signe astrologique est pas balance, je devrais faire mon choix en moins de cinq minutes.
Pis là, en attendant ma poutine à mon goût du jour – parce que je sais que je change souvent de goût – je vais me mettre à compter le nombre de combinaisons possibles de poutines que je pourrais créer. Malheureusement, comme je salive et que je pense trop à ce qui s’en vient dans mon plateau de service, j’arrive à un « Sorry no compute ». Mais tu sais mon Big, j’arrive tout de même à estimer que ça fait plus de 1000 poutines possibles avec des options différentes!
Louis-Philippe Gingras, le proprio de la Poutinerie, semble avoir compris quelque chose. Non, il ne participe pas au Poutine week, parce qu’à tous les jours, c’est le Poutine Week pour ses clients. Pas juste en février. TOUS LES JOURS DE L’ANNÉE!
Continuez à parler du Poutine Week, continuez à partir des restaurants chics qui pètent plus haut que l’trou en vendant de la poutine de foie gras avec ses chanterelles au kombucha. Lui ça lui fait juste plus de visibilité.
J’adore l’expérience de personnalisation de la poutine. J’en veux encore.
Pourtant, si on revenait aux sources de la poutine? Moi, c’est dans une vrai roulotte à patates frites que j’ai goûté à ça. Tsé le trois étages frites-fromage en grain-sauce brune. On se goinfrait comme c’est pas possible. C’était facile de comparer les poutines dans ce temps-là. Trois ingrédients toujours dans le même ordre. Trois étages simples, comme le pâté chinois. Maudit que c’était bon!
Fake j’ai décidé, à quelque part en novembre 2018, de partir le Pâté chinois week! Attachez vos grains de maïs en les enfilant pour en faire un collier les amis! Je pense que je vais proposer un pâté chinois à l’agneau haché de Charlevoix parfumé à la menthe sauvage de l’Ile aux Grues, avec du maïs soufflé aromatisé au Pied de vent, avec comme touche finale des chips de patates de l’Ile d’Orléans cuites à la marmite.
Embarquez-vous?